Carmelo Arden Quin / Portrait
Carmelo Arden Quin naît le 16 mars 1913 à Rivera, petite ville située à la frontière entre l'Uruguay et le Brésil. Il étudie chez les Maristes (congrégation religieuse de la Société de Marie) au Brésil jusqu'en 1930. Il est attaché au marxisme. En 1932, initié à la peinture par Emilio Sans, Carmelo Arden Quin commence des études de droit au Brésil. Trois ans plus tard, il rencontre Torres-Garcia, le fondateur du mouvement Cercle-Carré (premier mouvement d'art abstrait au monde), au cours d'une conférence. Alors que pour lui, la peinture s'arrêtait au cubisme de Picasso, il découvre avec Torres-Garcia toutes les avant-gardes dont est issu l'art abstrait construit : le constructivisme russe, le futurisme, le néo-plasticisme.
A ses côtés, Carmelo Arden Quin apprend à composer selon la règle du nombre d'or. Cette rencontre a été décisive dans son parcours. D'emblée, Carmelo Arden Quin est un artiste inventif. Il abandonne le format rectangle de la toile pour explorer tous les types de surfaces : plane, galbée, trouée, mobile, etc.
En 1936, il s'installe à Buenos Aires et présente la même année ses recherches à la Maison d'Espagne à Montevideo lors d'une exposition d'aide et de propagande en faveur de la République Espagnole aux prises avec la rébellion franquiste. Militant anti-fasciste, il lit assidûment les écrits de Torres-Garcia et étudie la philosophie, les lettres ainsi que l'art des peuples primitifs. En 1940, il élabore une théorie esthétique basée sur la dialectique matérialiste.
Poète, journaliste, critique d'art et peintre, Carmelo Arden Quin touche à toutes les formes d'expression artistique. Après avoir lancé la revue Arturo en 1941 et créé le groupe du même nom en 1943, il lance en 1946 le mouvement Madi au Collège français d'études supérieures. Il écrit un premier manifeste Madi. Il édite entre 1946 et 1948 quatre manifestes Madi. Actif, il défend l'art Madi.
Une première exposition internationale a lieu en 1946 à Montevideo. En 1948, il quitte l'Amérique Latine pour la France perçue alors par Volf Roitman comme le centre du monde de la création artistique. En France, il édite son quatrième manifeste en français et rencontre Herbin, Marcelle Cahn, Denise René, Nicolas de Staël, Francis Picabia,...
En 1950, Carmelo Arden Quin participe à la première exposition que le nouveau groupe présente à Paris. Au début de sa carrière de peintre, il utilise le noir comme une surface de couleur et comme un élément de division des formes. A partir de 1949, la recherche de l'artiste s'est infléchie.
Carmelo Arden Quin réalise toute une série d'oeuvres sur fond blanc, où le jeu des lignes et des micro-formes colorées vire à une obsédante hallucination. Il est fasciné par le blanc et le noir. Il tient le blanc pour le fondement plastique de la nouvelle expérience. "Pour moi, le blanc n'est pas une relation comme chez Mondrian ni le vide comme chez Vantongerloo, mais essence plastique, lumière et espace, fonction et création". Carmelo Arden Quin a beaucoup travaillé après les années 1950. Il poursuit des travaux d'écriture, il s'intéresse à la poésie contemporaine, s'adonne à des récitations publiques de poésie.
En 1971, Carmelo Arden Quin reprend la peinture donnant une nouvelle dimension aux formes galbées. Dans les années 1980-1990, il poursuit ses travaux de formes découpées, de figures géométriques fondamentales et a recourt aux matériaux les plus divers et nouveaux. Ces travaux ne sont pas une redite des travaux précédents mais se caractérisent par une grande rigueur et une grande économie de moyens. Les oeuvres des années 2000 montrent un approfondissement des recherches antérieures : plus pures, plus minimales mais aussi plus sensibles. Arden Quin participe à de nombreuses expositions et donne une ampleur internationale au mouvement Madi.
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