James Toback / Portrait
Né à New York en 1944, James Toback décroche un diplôme de Harvard avant de dispenser un cours d'écriture au City College au début des années 70 et de contribuer à plusieurs magazines sportifs. Joueur compulsif, il évoque sa passion dans son scénario autobiographique du Flambeur (1974) de Karel Reisz, où James Caan campe un professeur de littérature qui dilapide tout son argent au jeu.
Grâce au succès du film, il écrit et réalise Mélodie pour un tueur quatre ans plus tard, polar urbain influencé par les premiers films de Martin Scorsese, où Harvey Keitel trouve l'un de ses plus beaux rôles. Mais ce premier long métrage qui divise la critique américaine est aussi interprété par Jim Brown, ancien champion de football et star de la Blaxploitation. Comme le cinéaste le reconnaîtra bien plus tard, le choix de l'acteur noir s'inscrit dans une démarche politique : il voyait en effet dans la culture afro-américaine un symbole de liberté et "l'antidote à la médiocrité de la classe moyenne blanche". S'il a réalisé peu de films mémorables par la suite, comme Surexposé (1983) ou The Pick-Up Artist (1987), il signe néanmoins Black and White (1999) qui évoque avec subtilité les rapports conflictuels entre les communautés noire et blanche aux Etats-Unis. Scénariste de Bugsy (1992) de Barry Levinson et de Beyond the Sea (2004) de Kevin Spacey, il fait aussi l'acteur chez Woody Allen, dans Alice (1990). James Toback renoue avec sa fascination pour le sport dans le très beau documentaire qu'il consacre à Mike Tyson, intitulé simplement Tyson (2009).
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