Mabrouka Hanachi / Portrait
Dans son salon, Mabrouka Hanachi branche son micro, allume son ampli et augmente les échos. Sa voix investit alors toute la cité de Mermoz nord, tranchant avec le silence des halls d'immeubles et les bruits de destruction de l'entrée de l'autoroute A43.
Mabrouka me fait découvrir son répertoire en m'invitant à découvrir sa maison : un tas de cahiers de chansons tunisiennes sous l'escalier, un empilement de cassette égyptiennes à l'étage,... Entre deux chansons, elle me montre des souvenirs de Tunisie et me présente sa famille en photo sur les murs, les tables, les meubles. Mabrouka a constitué petit à petit un répertoire formé de chansons apprises auprès de sa mère, à Nefta, son village de Tunisie, de « tubes » égyptiens en vogue et de compositions personnelles.
C'est en France qu'elle construit un projet musical, encouragée par son frère, loin des jugements villageois peu cléments avec les chanteuses. Mabrouka Hanachi est soutenue dans son initiative par un réseau social de proximité. En dehors de ses perspectives artistiques, elle chante avec des amies et voisines réunies régulièrement chez elle autour d'un thé et d'une derbouka.