Mervyn LeRoy / Portrait

Avant de commencer à diriger des films, à partir de 1927, Mervyn LeRoy a été tour à tour costumier, acteur, assistant opérateur ou encore gagman. Cet apprentissage tout en polyvalence explique le professionnalisme et le savoir-faire technique qu'il saura imposer dès ses premiers films pour la Warner au début des années trente, tous remarquables par leur style sobre et concis, qu'ils s'inscrivent dans le registre du drame social (Le Petit César, Je suis un évadé, Five Star Final) ou dans celui de la comédie musicale (Chercheuses d'or).

Après plusieurs films légers (Top Speed, High Pressure, Tugboat Annie), Mervyn LeRoy s'aventure vers des projets plus ambitieux, films à thèse (Lampe de chine, 1935), de dénonciaton (La ville gronde, 1937) ou d'inspiration romanesque (Anthony Adverse, 1936). Son goût pour des productions prestigieuses le pousse à devenir producteur et à intégrer la MGM, pour le compte de laquelle il produira notamment Le Magicien d'Oz (Victor Fleming, 1939). Son style se fait alors plus solennel, plus académique, comme en témoignent Waterloo Bridge (1940), Les Oubliés (1941), Madame Curie (1943), Les Quatre filles du docteur March (1949) ou encore Quo Vadis (1951).

Par la suite, Mervyn LeRoy renoue avec un cinéma plus sensible (Mauvaise graine, Retour avant la nuit, Gypsy) mais le succès n'est plus au rendez-vous. Le dernier film auquel il collabore, Les Bérets verts, concorde avec l'arrivée de nouvelles formes filmiques auxquelles il ne souscrit pas. En 1974, Mervyn LeRoy publie ses mémoires, Take One, humble et passionnant témoignage d'un homme qui, sans jamais revendiquer de hautes prétentions artistiques, n'en a pas moins exercé son métier avec une passion constante.